Médicament(s), XIIe-XVIIIe siècle / 12th-18th century medicine – Parigi, 21-22/10/2011

Médicament(s), XIIe-XVIIIe siècle / 12th-18th century medicine

Paris, 21-22 ottobre 2011

Vendredi 21 à l’Académie Nationale de Médecine (16, rue Bonaparte – Paris 6e) et Samedi 22 à l’ Université de Paris Ouest Nanterre La Défense (200, av. de la République – Nanterre)

Giornate di studi

Organizzate da: Université Paris Ouest Nanterre, CHiSCO; Institut d’éthique biomédicale, Université de Genève; avec le soutien du CHiSCO (EA 1587) et de l’Académie de Médecine.

Info: www.u-paris10.fr/21009547/0/fiche___pagelibre/&RH=1278076815790&RF=chsco_acc; François Zanetti (Université Paris Ouest Nanterre, CHiSCO): francois.zanetti@gmail.com; Philip Rieder (Institut d’éthique biomédicale, Université de Genève ): philip.rieder@unige.ch.

RESUME

Longtemps négligée, l’histoire de la thérapeutique des époques médiévale et moderne s’impose aujourd’hui par sa capacité à relancer des problématiques d’histoire sociale et culturelle. La thérapeutique articule savoirs et pratiques, se pose au cœur de la relation de soins et alimente alternativement rivalité et cohésion professionnelles. Autant de manières de relire le statut et les fonctions du médicament, comme élément important de la thérapeutique entre les XIIe et XVIIIe siècles. Son étude permet d’articuler des analyses portant sur le corps, les représentations médicales, l’économie ou les acteurs de la santé.

 

ARGUMENTAIRE

Longtemps négligée, l’histoire de la thérapeutique des époques médiévale et moderne s’impose aujourd’hui par sa capacité à relancer des problématiques d’histoire sociale et culturelle. La thérapeutique articule savoirs et pratiques, se pose au cœur de la relation de soins et alimente alternativement rivalité et cohésion professionnelles. Autant de manières de relire le statut et les fonctions du médicament, comme élément important de la thérapeutique entre les xiie et xviiie siècles. Son étude permet d’articuler des analyses portant sur le corps, les représentations médicales, l’économie ou les acteurs de la santé :

Comment le médicament s’inscrit-il dans les nomenclatures thérapeutiques ? Quelles sont les catégories du médicament reconnues à différents moments historiques ? Les composantes du remède et le mode d’explication de son action sur le corps sont des éléments importants.

La construction du médicament peut aussi être interrogée en fonction de sa toxicité reconnue : le médicament le plus dangereux est-il pensé comme le plus efficace ? Comment penser la relation du médicament avec les autres pratiques thérapeutiques, médicales ou non ? Toujours concret, le médicament s’impose dans sa matérialité. Objet d’une fabrication, d’un conditionnement et d’une administration, il matérialise les enjeux géographiques et économiques du soin.

Composé d’ingrédients chers ou bon marchés, d’origine locale ou exotique, traditionnels ou nouveaux, il constitue un produit original, parfois clairement adressé à une clientèle particulière. Qu’en est-il de sa réception? Comment les nouvelles substances s’intègrent-elles dans la prescription, la fabrication et la consommation ? Comment compenser les substances manquantes ? Comment assure-t-on la qualité d’un remède ? Qui contrôle les prix et la production ? La boutique de l’apothicaire s’impose comme l’espace où étudier l’arsenal médicamenteux. Le voisinage physique des substances, leur classement et leur étiquetage participent à l’organisation du savoir-faire pharmaceutique. Mais le monopole de l’apothicaire est à la fois limité et précaire. Non seulement médecins et chirurgiens préparent-ils et vendent-ils bien souvent des remèdes, mais de nombreux particuliers, épiciers, vendeurs itinérants et ecclésiastiques font de même. Comment s’organise cette offre multiple ? L’acheteur a l’embarras du choix. Pourtant, la consommation de médicaments a des conséquences, parfois douloureuses, entraînant des handicaps et des désagréments. Comment le recours aux médicaments s’inscrit-il dans la vie des malades ? Le malade négocie-t-il la prise d’un remède ? Est-il un acteur de la prescription ? Peut-on connaître le poids des médicaments dans l’économie domestique ? Qu’en est-il de la distribution charitable de remèdes et du rôle des communautés religieuses dans la production ? Les réflexions et les pratiques relatives au médicament se nourrissent d’analogies dans les domaines religieux, politiques et littéraires. Ces représentations culturelles font partie intégrante du champ du médicament et participent à sa constante redéfinition.

En signalant ces quelques pistes de réflexion, nous entendons susciter des contributions qui permettent à la fois de placer le médicament au centre du champ et d’illustrer différentes facettes de son histoire. Nous encourageons les propositions qui interrogeraient les caractéristiques et les évolutions des catégories ou des pratiques qui gouvernent l’utilisation de substances destinées à soigner à partir de l’étude de cas.